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  • Mémo'art d'Adrien

Musée de Mathurin Méheut : On l'emballe pour de nouvelles aventures


C'est une institution qui ferme. Une partie du paysage qui disparaît. Le musée Mathurin Méheut, abrité depuis 50 ans à Lamballe-Armor (Côtes d'Armor) dans la maison du Bourreau (dénommée ainsi du fait de l'initiative d'un éditeur de cartes postales qui, désirant attirer l'attention pour vendre ses objets, décida de changer le nom de la maison de la famille Bourceau, en 1609), a fermé ses portes ce samedi 25 septembre 2021. Il rouvrira le 18 juin 2022, sur le site du haras, lieu stratégique de la ville.



Pour cette occasion, le musée, en lien avec les services de la commune, a eu l'idée originale d'organiser une journée festive, à laquelle j'ai participé avec énormément de plaisir. Il est fréquent de célébrer l'inauguration d'un lieu culturel. Il l'est beaucoup moins en ce qui concerne la clôture d'un musée, encore plus en cette période particulière où les difficultés sanitaires peuvent bouleverser toutes les prévisions. L'initiative du musée est donc doublement à saluer. Au programme, toute la journée, il était possible de visiter librement le musée. L'après-midi, des performances artistiques étaient réalisées en direct sur la place du musée (peinture, danse, collage et urban street art...).






Plus, tard, en fin d'après-midi, Anne de Stoop, conservateur-honoraire du musée Mathurin Méheut, a animé une conférence consacrée à la vie et à l’œuvre du peintre breton. La conférence, pleine de dynamisme, de passion et d'originalité, fut indiscutablement un des grands moments de cette journée, et restera pendant longtemps gravée dans les mémoires de celles et ceux qui ont eu la chance d'y assister. C'est une page de l'histoire du musée qui s'est écrite devant nous, grâce à Madame de Stoop.



Le futur nouveau musée, qui bénéficie du parrainage de l'écrivain Eric Orsenna, sera plus grand et facilitera une exposition plus aisée des 5000 œuvres de l'artiste lamballais qui nous sont restées. Des 7000 visiteurs annuels en moyenne à l'heure actuelle, les services du musée espèrent en tripler le volume dans les futurs locaux. En attendant juin 2022, les quelques mois à venir permettront de mieux découvrir la vie et l’œuvre de ce peintre trop méconnu, ce que je vous conseille vivement de faire.


Mathurin Méheut a toute sa vie eu pour ambition de peindre la nature et la population de sa province natale. Dépeignant souvent les individus de dos, en pleine scène de vie, les peintures de Méheut sont d'extraordinaires témoignages du quotidien des femmes et des hommes du début du XXème siècle. Méheut ne s'intéresse pas à l'individu en tant que tel, au portrait individuel, mais au collectif en action, à l'alchimie qui se dégage d'un groupe.


De plus, alors qu'il bénéficiait d'une bourse spéciale au Japon, il revint au pays dès l'annonce de la mobilisation en août 1914, participa à la guerre et laissa à la postérité des centaines de dessins et de croquis rendant hommage aux poilus.



C'est un peintre dont l’œuvre transpire la générosité et la sincérité. Dernière particularité de cet homme si singulier, révélée et exposée par le musée, Mathurin Méheut utilisait très peu les couleurs à l'huile du commerce, auxquelles il préfère une recette maison constituée d'une émulsion de caséine et d'huile de lin mélangée à des pigments colorés.



En conclusion de cette très belle journée, je vous encourage à vous intéresser à ce peintre haut en couleurs, ce qui vous donnera forcément envie de venir visiter le nouveau musée Mathurin Méheut en 2022 !




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