Dans son dernier roman, Les naufragés du déluge, Christian Laborie fait d’une crainte ancestrale une réalité, en imaginant, en 2060, l’arrivée d’un déluge sous forme de pluies torrentielles succédant à des décennies de sécheresse.
Le déluge fait partie inhérente de l’histoire de l’humanité. De l’épopée de Gilgamesh à l’histoire de l’arche de Noë dans la Bible, les hommes ont, de tous temps, intégré dans leur littérature et leurs croyances l’hypothèse d’un déluge ravageant la Terre, d’une disparition du Soleil, mettant fin à l’espèce humaine.
Le roman suit le destin de Simon et Lise, ce couple uni et si délicieusement amoureux, qui ont décidé de fuir la vie citadine afin d’élever leurs deux enfants dans un village des Cévennes, au milieu de la montagne.
Au cœur de leur mas familial, la famille devra apprendre à survivre, seule, face à cet orage discontinu, au niveau d’eau perpétuellement ascendant, à l’invasion des rats, et à l’abandon des autorités publiques.
Le roman est très agréable à lire : écrit dans un style simple et fluide, il embarque le lecteur dans ce modeste récit se déroulant sur un petit mois. Les rebondissements, nombreux, donnent envie au lecteur de tourner page après page et de savoir comment se terminera ce calvaire.
L’union de la famille y est merveilleusement décrite, de même que l’idée de désœuvrement de l’humanité face à une nature qui se déchaîne et qui devient incontrôlable.
Cependant, et c’est mon seul regret, les dernières pages ajoutent une dimension supplémentaire au roman, qui n’a été ni développée ni exploitée tout au long du récit, et c’est réalisé de manière assez maladroite et abrupte.
En dehors de ce petit glissement regrettable de fin du roman, Les naufragés du déluge offre une lecture agréable et modeste, tout en interrogeant le lecteur sur son rapport à la nature et à la modernité.
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