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  • Mémo'art d'Adrien

Les racines du ciel, de Romain Gary


« Partout où il y a des éléphants, il y a la liberté ».

Avez-vous déjà achevé la lecture d’un roman le souffle coupé, les mains tremblantes, la respiration haletante et l’âme victime de vertiges troublants ? Les racines du ciel, chef d’œuvre de Romain Gary, qui lui permit de remporter son premier Goncourt, est de cette rare catégorie de romans.


Premier roman écologiste, ode à la nature et à la liberté, récit décolonial, ce livre s’adresse à chacun d’entre nous. Il touche notre particularisme pour atteindre l’universel.


A travers ce personnage, Morel, qui lutte contre la chasse aux éléphants, Romain Gary crie son amour radical pour la liberté. La thématique de la protection de la nature traverse également ce roman. Une nature menacée par les hommes, par tout le genre humain. Morel ne cessera pas de lutter pour l'éléphant lorsque l'Afrique acquerra son indépendance. Si l'homme noir ne défend pas mieux la nature que l'homme blanc, alors la guerre menée pour le mouvement de décolonisation s'avèrera être une guerre vaine.


« Moi, c'est bien simple, tout ce que je défend, c'est la nature... Appelez-ça comme vous voulez. Liberté, dignité, humanité, écologie ».

Les personnages sont écrits avec cohérence et talent. A travers eux, et leurs parcours si différents, le roman cherche à défendre un certaine idéal de la nature humaine. De l'ancienne prostituée berlinoise au naturaliste danois en passant par le député français démissionnaire pour lutter pour l'indépendance africaine ou le photographe venu faire un reportage, ils ont tous en commun de symboliser l'imperfectibilité de l'être humain et l'espoir que Morel place néanmoins en chacun d'eux. Derrière l'éléphant, derrière la nature, il y a un combat pour la liberté, et pour l'espèce humaine.

Malgré ses inconstances, et son absence de linéarité, le récit des Racines du ciel n'en est pas moins addictif et brillant. Avec l'ironie qui le caractérise tant, Gary manie l'humour dans ce roman, ne reculant devant aucune thématique. C'est ce qui rend cet auteur unique, cette capacité à faire rire et à créer de la poésie sur des sujets sombres et chaotiques.


Je n’oublierai jamais cette lecture. Gary est un géant. Comme l’éléphant, il empêche de prendre de l’élan, et nous écrase de par sa plume légère et si belle. J’aime cet écrivain. Un des plus grands.


« Et les éléphants, c'est gros, c'est encombrant, ça paraît bien inutile, quand on est pressé ».

Les racines du ciel, Claire Conruyt, Folio Gallimard, 592 p., 9.70 €

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