Lorenzaccio d’Alfred de Musset

Bon, je viens de lire la plus belle pièce romantique de tout le XIXème siècle. N’ayons pas peur des mots.

Quel vertige !

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Lorenzaccio est un drame romantique publié en 1834. Sous l’influence de George Sand, Musset s'inspira d'une chronique de la Renaissance sur la vie de Florence au XVIe siècle pour écrire ce texte.

Il faut savoir que Musset écrit des pièces de théâtre à lire « dans un fauteuil », refusant de les faire représenter, depuis son retentissant échec en 1830 avec sa première pièce. J'ai donc respecté ses premières volontés en lisant cette pièce et quel spectacle !

La pièce est riche de personnages et les intrigues s'entremêlent. Nous sommes à Florence en 1537. Le personnage éponyme est le cousin du duc Alexandre de Médicis, tyran sanguinaire.

Plus jeune, Lorenzo était épris d'idéal et de liberté. Il admirait les héros de l'Antiquité romaine et grecque mais il deviendra le compagnon de débauche de son cousin. Il sera surnommé « Lorenzaccio », le mauvais Lorenzo, par les florentins.

Lorenzo est tourmenté et se découvre au fil du récit. Les masques se succèdent entre le héros romantique inspiré par Brutus et ce personnage corrompu et pervers qui lui collera bientôt à la peau. Il devient le spectre de lui-même.

Lorenzo est englué dans ses contradictions et dans ce flux de questionnements incessants. Il s'adonne à une vaine et tragique quête de son identité au sein d'une ville déclinante où la corruption piétine les cœurs et enracine les lâchetés.

J'ai été séduit par sa grâce verbale et par l'acuité désespérée de sa conscience. L'alliance de l'intensité tragique et du lyrisme poétique du texte de Musset est magnifique.

On devine la proximité psychologique de Musset avec le tourmenté Lorenzo, partagé entre le vice et la vertu ainsi qu'entre l'absolu et la résignation dans un monde qu’ils ne reconnaissent pas.

« L'Humanité, sous mes yeux ! souleva sa robe, et me montra, comme à un adepte digne d'elle, sa monstrueuse nudité ».