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  • Mémo'art d'Adrien

Pythagore, de Christoph Riedweg


La biographie de Pythagore par Christoph Riedweg a paru en 2002 en Allemagne, elle s'est vite imposée comme une référence dans les études pythagoriciennes et a été traduite en anglais et italien. Elle est aujourd’hui à la disposition du public francophone grâce à la traduction de Corentin Voisin et à la maison d'édition Les Belles Lettres.


C'est sous le soleil de plomb de Calabre que Pythagore fit sa renommée. Arrivé d'Asie mineure à Crotone il y a vingt-cinq siècles, il détonne immédiatement. Il aurait été initié par Zarathoustra et aux sévères rituels des prêtres égyptiens. On le présente comme un grand aristocrate, vêtu de blanc, grave. Il porte un rameau d’or. Les puissants l’écoutent, les enfants l’écoutent, les dieux et les animaux aussi. Dans le fatras des sources existantes, un brouillard de légende entoure le personnage. On lui prête des miracles, tour à tour descendant des dieux, philosophe, chamane, mais aussi pour certains, simple compilateur de savoirs orientaux.


Réincarnation d’Apollon, il est doté d’une vision à rayons X et se rappelle de toutes ses existences antérieures. Philosophe, il serait l'inventeur du mot philosophie et fonde une vision du monde ayant pour principe le nombre. Chamane, il est le créateur d'un ordre initiatique secret auquel on prêta une influence considérable, ordre initiatique dont se réclament encore aujourd'hui diverses maçonneries. Enfin, érudit sans génie, il se serait attribué les savoirs égyptiens et babyloniens, notamment le fameux théorème, Héraclite dira : « Ancêtre des escrocs ».


Riedweg met de l'ordre et dissèque les strates de commentaires accumulées pour en faire ressortir l’homme, son enseignement et sa postérité. A la lecture, on se familiarise avec la vision pythagoricienne de différents concepts et leur influence dans l’histoire des idées: le nombre, l'harmonie, la musique, la métempsychose… On découvre des modes de raisonnement étonnants, les pythagoriciens arrivèrent par exemple, via des correspondances symboliques entre les choses, à récuser le géocentrisme (2000 ans avant Copernic). Si Pythagore n’était pas un dieu hyperboréen, il disposait pour l’époque d’un savoir peu commun, accumulant des connaissances de mathématicien, d’astronome, de législateur,de thaumaturge, de musicothérapeute, de médecin, de diététicien,de prêtre, de morphopsychologue… Émerge de cette biographie la figure d’un savant universel, fondateur d’une confrérie ésotérique dure, mais qui fût aussi une école de pensée sérieuse visant authentiquement à la connaissance.


Aujourd’hui certains pans de la doctrine pythagoricienne résonnent étrangement dans nos préoccupations de modernes. L'importance que nous donnons à la quantification, aux nombres, ou encore l’intérêt que suscite le végétarisme, sonnent comme un écho lointain et dégradé du pythagorisme. De manière incidente, cet ouvrage permet de se mettre au contact de la sagesse antique telle qu'elle était enseignée alors, c’est à dire comme praxis. Pythagore recommandait à ses disciples de se demander chaque soir : quelle faute ai-je commise ? Quel bien ai-je fait ? Quel devoir ai-je oublié ? Puis le matin au réveil, de méditer attentivement sur la journée à venir.


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