« Elle, qui l’aimait tant, elle le trouvait le plus beau de Saint-Jacques », pourrait-on fredonner après avoir refermé le roman de Bénédicte Belpois, Saint-Jacques. L’histoire nous transporte au cœur des Cévennes, où la narratrice, Paloma, hérite d’une maison dont elle ignorait l’existence jusqu’à l’ouverture du testament de sa mère.
Le livre s’ouvre d’ailleurs sur le moment où la narratrice apprend la nouvelle de la mort de sa mère. Si l’étranger de Camus semble adopter un comportement plein d’équivoque face à cette épreuve, l’attitude de Paloma est au contraire très claire : cela ne semble absolument pas l’affecter. D’ailleurs, cela faisait de longues années que sa mère ne lui avait pas adressé la parole.
L’histoire prend vraiment de l’intérêt lorsque l’on apprend, avec la narratrice, par un cahier laissé par sa mère, que ladite maison appartenait à son père, qu’elle n’a jamais connu. De là, s’ouvre un roman familial sur plusieurs générations. Les romans familiaux fonctionnent très bien, actuellement. On en lit beaucoup, de plus en plus. Celui-ci est réussi, mais il ne me marquera pas forcément pour autant.
Tous les ingrédients d’un bon roman familial y sont : des secrets familiaux découverts, des silences brisés, des non-dits révélés, des histoires d’amour tragiques, des destins fracassés par la vie, et de l’espoir pour les générations à venir, et pour ceux qui restent.
En revanche, il m’a peut-être manqué ce qui fait le sel d’un excellent roman, au-delà d’un bon roman familial. Peut-être est-ce dû au faible nombre de pages, mais je n’ai pas réussi à m’attacher suffisamment aux personnages. Je ne suis pas parvenu à déceler la singularité de ce village davantage qu’un autre. En somme, il m’a semblé que le récit aurait pu se situer dans un autre village, dans une autre région de France.
Pour conclure, Saint-Jacques de Bénédicte Belpois vous fera indéniablement passer un bon moment. La lecture est fluide et agréable. L'écriture est simple et efficace. Pour vous situer, il constituerait un excellent scénario pour les films que nous sommes habitués à visualiser le samedi soir, sur France 3. C'est un roman qui mérite d'être lu, apprécié et offert, à sa juste valeur.
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